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Tpe sur la chasse en corse
5 avril 2005

Aujourd’hui Aujourd’hui peut-on vraiment parler

Aujourd’hui

  Aujourd’hui peut-on vraiment parler d’intensification de la pratique ?

On peut dire que l’on chasse aujourd’hui davantage qu’hier. Les chasseurs sont en plus grand nombre, mais aussi ils pratiquent de façon plus intensive. Tous constatent le fait : les anciens qui le saisissent dans un discours critique sur le monde d’aujourd’hui, les chasseurs en activité qui avouent en le déplorant, « nous chassons trop », les fédérations de chasseurs dont le discours sur la nécessite d’une transformation de la pratique se construit sur la dénonciation de la répression accrue de la chasse. L’enquête confirme : partout on chasse davantage, partout le nombre de chasseurs a fortement augmenté, alors même que la population résidant dans les villages diminuait. «Sur les 250 habitants que comptait le village dans les années 50, l’équipe de battue réunissait une dizaine d’hommes ; aujourd’hui, la population résidente est divisée par cinq et la battue mobilise 3 équipes de 15 chasseurs chacune… » (Extrait  du livre La chasse en Corse). Accroissement du nombre de chasseurs, intensification de la pratique, concentration des forces sur les chasses collectives, particulièrement la battue au sanglier, telles sont les caractéristiques de la chasse moderne.

  C’est parce qu’ils ont du temps que les hommes chassent davantage, expliquent le témoignage des anciens «  pour eux, la chasse est un passe temps…facenu più nulla… tous sont retraités ou employés. Avant, il n’y avait qu’un employé municipal, le cantonnier. Aujourd’hui, il y en a 10. Ce qu’ils font, on ne sait pas, mais la battue, ils y vont ». On notera tout de même en passant le peu de cas que font les anciens de ces nouvelles professions réunies dans les catégorie « employés », et qui occupent à la ville et au village une partie des hommes d’équipe.

  Chasse loisir, chasse intensive, chasse de la masse, chasse collective, autant de traits qui font de cette chasse post agricole un objet privilégié de la critique des anciens qui y voient le symbole même de la rupture entre leur monde et celui d’aujourd’hui. Selon eux, il n’y a pas eu évolution mais cassure, et la transformation brutale du mode de chasser en témoigne.

Aujourd’hui, tout vient d’ailleurs. Ce qui est donné par la nature conserve une utilité mais n’a plus de nécessité vitale : on peut, en chassant, faire l’économie de l’achat de viande ; on n’a plus à compter sur la chasse pour se nourrir. On pourrait dire à propos de la chasse moderne que le modèle « festif » s’impose comme modèle banal dans l’économie de la consommation.

L’éthique et le respect

La chasse à l’affût au point d’eau, l’été, lorsque les sources sont taries et que les animaux n’ont plus de choix des endroits où boire, est l’objet de discours contraires où la question de l’éthique occupe une place centrale. D’apparition récente, cette question prend naissance dans le conflit entre anciens et modernes. Le reproche des anciennes portes, nous l’avons vu, sur l’intensification du prélèvement  dont ils accusent la chasse moderne logé dans les modèles sportif, écologique, le discours des modernes met en avant une éthique de la relation au gibier. S’opposant au mode de chasser traditionnel qui fait de la prise la préoccupation première, il insiste sur le respect de règles de conduite vis-à-vis de la proie : tir au vol, partage des chances, respects des dates d’ouverture et de fermeture de la saison etc.

   Dans le discours des vieux, on repère deux pôles. D’une part, il y a la tentation d’une reconstruction du passé aux normes aujourd’hui dominantes. Présentation d’un âge d’or où le chasseur se comportait en prédateur éclairé, soucieux des équilibres naturels, respectueux de la faune sauvage. La pratique traditionnelle aurait été inspire par les préoccupations aujourd’hui exprimées dans les discours éthiques ou écologiques.

  L’autre pole d’attraction du discours des anciens diffuse des représentations contraires : « on faisait ce que l’on voulait », » on chassait d’un bout de l’année à l’autre »,  « la loi, on ne connaissait pas », « on ne comptait pas ce qu’on prenait », mais ajoute t on aussitôt : « on prenait moins ».

Autrement dit, bien qu’il n’y eut aucune règle explicite, aucune prescription énoncée, le chasseur prélevait moins, simplement, affirme t on, parce que les conditions d’exercice de la chasse limitaient la prédation.

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Commentaires
P
Peux tu nous dire dans quel cadre as tu pondu ces articles: thèse? diplome professionnel?
P
je suis avec interet ton blog sur la chasse en corse où tu y dis de bonnes vérités, je te laisse un retrolien pour visiter mon blog où j'ai fais un article sur les couteaux de chasse corse.
Tpe sur la chasse en corse
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