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Tpe sur la chasse en corse
5 avril 2005

Une activité contestée Partout en Europe

Une activité contestée

  Partout en Europe l’exercice de la chasse se heurte à de vives oppositions : la chasse est devenue un enjeu de lutte, et tandis que les manifestations des mouvements anti-chasse se multiplient, les chasseurs se mobilisent à leur tour pour organiser leur défense.

  La transformation de la structure et de l’espace politico juridique, et l’apparition d’une instance nouvelle, l’Assemblée Européenne, se substituant de fait aux gouvernements nationaux en matière de réglementation de la chasse, ont modifié le champ de l’affrontement des forces antagonistes. Jusqu’alors, les chasseurs disposaient de voies d’accès rapide aux instances législatives et exécutives, de sorte que leurs intérêts étaient vite bien défendus. Le système politique français dans lequel les zones rurales bénéficient d’une représentation surévaluée, offrait aux chasseurs un territoire de longue pratique avait fini par aménager, voir domestiquer. Les élus locaux, défenseurs naturels de l’activité, se mobilisaient au premier signe et s’appliquaient à « faire monter » les revendications des chasseurs.

Chasser allait de soi, et défendre la chasse révélait du réflexe anthropologique.

L’institut du pouvoir Européen, hors et loin des réseaux par lesquels jusqu’alors passait la voix des chasseurs et parfois leur pression, et donc immédiatement inappropriable, fut perçue comme une menace, d’autant plus que très vite se manifesta une convergence de points de vue entre le pouvoir nouveau et les mouvements écologistes. En effet, au contraire des chasseurs, ancrés dans le local, défenseurs du particularisme, représentant d’un « terroir », les écologistes s’intéressaient à un  territoire-monde, l’écosystème de la planète.

Et cette représentation du monde en espace politique unifié (la politique consistait à gérer cet écosystème au plus près des prescriptions de la science), s’accorde à celle du territoire continent dans laquelle la nouvelle autorité Européenne installe son pouvoir.

  Devant l’impossibilité d’investir cette institution nouvelle, d’y ancrer leurs réseaux, de constituer des circuits permettant l’accès aux lieux de décision, les chasseurs sont contraints de redéfinir leurs modes d’intervention. Les voilà dans la rue, vociférant à la façon de tous les protestataires, cherchant à mobiliser leurs masses, élaborant des stratégies pour imposer un rapport de force favorable. Ces occupants naturels du territoire républicain sont, tout à coup, dans l’espace Européen, rejetés à la marge. La production de la réglementation leur échappe; leurs interlocuteurs d’aujourd’hui, « technocrates » insensibles aux charmes du terroir, n’entendent guère leurs raisons, et il leur faut désormais les crier bien haut. Les affaires de la chasse ne se décident plus entre gens de même compagnie, de même culture, qui se comprenent à demi-mot. Elles se traitent dans la confrontation entre adversaires, dans la polémique, dans la négociation « sur dossier ». Et les chasseurs qui, hier encore, forts de leur ancrage dans la société, de leur pouvoir dans les institutions, regardaient d’un air un peu amusé les manifestations d’opposants, prennent aujourd’hui leurs places dans la rue et dans les meetings de campagnes électorales.

  Dans la contestation de la chasse, convergent deux mouvements aux origines et à l’inspiration différentes. Le mouvement écologiste inscrit l’opposition à la chasse dans une démarche de préservation d’une nature représentée comme un bien collectif menacé par un développement agressif des activités humaines. La chasse est, l’une parmi d’autres, de ces agressions qui mettent en péril la reproduction d’un espace naturel conçu comme un monde à préserver, et donc on se fixe pour mission de rétablir l’équilibre. Les écologistes revendiquent un droit pour la nature et contestent le rôle de la casse dans l’appropriation et la gestion de l’espace naturel.

Dans un monde rural en perte de vitalité sociale, de plus en plus annexé aux centres urbains, les chasseurs interprètent cette intrusion dans leur territoire comme une tentative de dépossession de ce qu’ils considèrent comme une propriété et un droit liés à leur identité paysanne.

Un autre mouvement mobilise ses forces contre les chasseurs et s’oppose parfois violement à leurs pratiques.

Ce mouvement, qui s’intéresse spécifiquement à la défense des animaux, conteste radicalement la chasse, puisqu’au nom d’un droit de l’animal, il réfute la légitimité de l’acte de tuer : luttes contre la vivisection, le massacre des éléphants et bien sur la chasse (surtout la chasse traditionnelle) ; ce mouvement conteste non pas les abus de la chasse mais son principe même et vise à l’interdiction pure et simple de son exercice

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